3.6 Parole aux scientifiques
Dans cette section, nous mettons en lumière deux mathématiciennes spécialisées dans les mathématiques appliquées, un domaine qui adapte les concepts mathématiques à diverses disciplines et secteurs professionnels. Nous découvrirons d’abord Rima Alaifari, mathématicienne d’origine autrichienne, puis Ingrid Daubechies, éminente mathématicienne belge qui a dirigé la thèse de Rima.
Rima Alaifari est Professeure Assistante en Mathématiques Appliquées à l’ETH Zurich. Ses travaux de recherche se concentrent principalement dans les domaines de l’analyse appliquée, des problèmes inverses et de l’apprentissage automatique scientifique. Ses intérêts de recherche incluent l’analyse de stabilité et la régularisation des problèmes inverses, l’analyse harmonique appliquée, la récupération de phase et les aspects de stabilité de l’apprentissage automatique, notamment l’apprentissage d’opérateurs. Elle est membre associée ETH AI Center.
Son parcours académique a débuté par des études de mathématiques appliquées et industrielles à l’Université Johannes Kepler de Linz, où elle a obtenu sa licence et sa maîtrise entre 2005 et 2010. Elle a ensuite poursuivi avec un doctorat en mathématiques à la Vrije Universiteit Brussel de 2010 à 2014, sous la direction des Professeurs Ingrid Daubechies (voir plus bas) et Michel Defrise.
Après son doctorat, sa carrière post-doctorale s’est poursuivie à l’ETH Zurich. Depuis octobre 2016, elle occupe le poste de Professeure Assistante en Mathématiques Appliquées à l’ETH Zurich, où elle continue à développer ses recherches à l’intersection des mathématiques appliquées et de l’intelligence artificielle. À partir de septembre 2025, elle sera Professeure à l’Université de Aix-en-Chapelle en Allemagne.
Ingrid Daubechies est une mathématicienne belge naturalisée américaine, célèbre pour ses travaux révolutionnaires sur les ondelettes et la compression d’image.
Après avoir obtenu son doctorat en physique à la Vrije Universiteit Brussel en 1980, elle poursuit un parcours post-doctoral aux États-Unis avant de revenir enseigner la physique théorique à son université d’origine. Ses recherches initiales se concentrent sur les opérateurs de physique quantique. En 1987, elle s’établit définitivement aux États-Unis, travaillant d’abord aux Laboratoires Bell puis devenant en 1994 la première femme professeure de mathématiques à l’Université de Princeton.
Reconnue pour ses méthodes mathématiques novatrices améliorant les technologies de compression d’images, Daubechies est membre de prestigieuses institutions comme l’Académie nationale d’ingénierie et l’Académie nationale des sciences des États-Unis, ainsi que de l’Académie américaine des arts et des sciences. Son excellence scientifique lui a valu une bourse MacArthur en 1992. Entre 2011 et 2013, elle participe au jury du Prix Infosys pour les sciences mathématiques, avant de rejoindre l’Academia Europaea en 2015.
Fortement engagée dans la promotion de la diversité, Daubechies siège au comité directeur d’Enhancing Diversity in Graduate Education, un programme soutenant les femmes poursuivant des études supérieures en mathématiques. Entre 2011 et 2014, elle marque l’histoire en devenant la première femme présidente de l’Union mathématique internationale.
La vidéo suivante a été réalisé en 2023 lorsqu’elle a reçu le prestigieux Wolf Prize.
La deuxième vidéo est plus longue. C’est une vidéo d’une interview faite au CIRM (Centre International de Rencontres Mathématiques) à Marseille.